Comprendre la neurofibromatose

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La neurofibromatose, la maladie génétique rare la plus fréquente au Québec

La neurofibromatose (NF) est un désordre génétique avec deux formes distinctes : la NF de type 1 (NF1) et tous les types de schwannomatose (SWN), qui comprennent la schwannomatose liée à la NF2. La NF engendre la croissance de tumeurs le long des nerfs, de tailles variées, n’importe où dans le corps. La NF peut aussi affecter le développement d’autres tissus comme la peau et les os. 

On vous invite à regarder notre documentaire qui met en lumière la NF à travers de touchants témoignages de gens atteints par la maladie. Sarah Lapointe (CHUM) et Sébastien Perreault (CHU Ste-Justine), tous deux neurologues et neuro-oncologues, expliquent également très bien en quoi consiste la NF.  

Les causes de la NF

Environ la moitié des personnes qui souffrent de neurofibromatose présentent une prédisposition familiale à la maladie. Il faut savoir qu’un seul gène porteur de la NF, issu d’un seul parent est suffisant au développement de la maladie, et chaque enfant d’un parent atteint a un risque de 50 % de développer lui-même la maladie. C’est pour cela qu’on dit que la NF est une maladie héréditaire. La majorité des gènes impliqués dans la neurofibromatose ont été identifiés. 

Dans le reste de la population atteinte, soit les 50 % restants, la neurofibromatose résulte d’une mutation génétique spontanée, donc non héréditaire. Ces personnes n’ont donc aucun antécédent familial de la maladie. 

Il est intéressant de savoir qu’il existe différents types de mutations (héréditaires ou spontanées), car la sévérité de la maladie dépend du type de mutation.

 
Voici une image qui explique très bien la transmission des gènes.

Transmission du gène NF

FAQ

La neurofibromatose (NF) est un désordre génétique. C’est une affection de la peau et des systèmes nerveux et osseux qui est à 50 % héréditaire, ce qui veut dire que le gène défectueux de la NF a été transmis à l’enfant par l’un ou l’autre de ses parents. Dans l’autre moitié des cas, elle est le résultat d’une mutation génétique spontanée. 

Il faut savoir que la NF est une maladie rare qui affecte autant les hommes que les femmes et ne fait aucune distinction ethnique, ce qui en fait un des désordres génétiques ou héréditaires les plus communs. Ses symptômes se manifestent différemment d’une personne à l’autre. Il existe maintenant deux formes distinctes de NF : la neurofibromatose de type 1 (NF1) et la schwannomatose (SWN), qui comprend la schwannomatose liée à la NF2 (NF2-SWN), anciennement appelée  neurofibromatose de type 2.

La NF1 est la forme la plus fréquente, puisque chaque année, un bébé sur 2 500 naît avec la maladie. Elle peut causer diverses manifestations comme la croissance de tumeurs le long des nerfs, des cancers, des anomalies osseuses et des troubles d’apprentissage. On estime le nombre de personnes atteintes à plus de 4000 personnes au Québec et à plus de 20 000 au Canada. Il n’existe toutefois pas encore de système précis pour déterminer le nombre exact de personnes atteintes. 

La schwannomatose (SWN) est la forme de NF la moins courante et la plus récemment identifiée. Environ, une personne sur 20 000 recevra un jour un diagnostic de schwannomatose, et une personne sur 70 000 si l’on exclut la schwannomatose liée à la NF2 (NF2-SWN). Le terme schwannomatose est un terme générique pour plusieurs conditions génétiques qui provoquent le développement de tumeurs bénignes sur les nerfs. La schwannomatose liée à la NF2 est le type le plus courant de la SWN, affectant 1 personne sur 25 000. Elle est caractérisée par des tumeurs bénignes appelées schwannomes vestibulaires sur le huitième nerf crânien, qui est le nerf qui transporte les informations sonores et d’équilibre vers le cerveau. 

Il faut se rappeler que la NF n’est pas contagieuse, et il ne faut pas la confondre avec d’autres maladies rares, comme la maladie de l’homme éléphant qui s’appelle le syndrome de Protée.  

Pour la NF1, les signes sont : 

Des taches café au lait, six ou plus, d’un diamètre de 0,5 cm chez l’enfant et de 1,5 cm chez l’adulte. Elles apparaissent à la naissance ou avant l’âge de deux ans. 

De petites taches de rousseur dans les régions axillaires (aisselles) ou à l’aine. 

Des neurofibromes. Ce sont des petites masses de cellules sous ou sur la peau, près d’un organe vital ou qui infiltrent les tissus de façon diffuse. Résultat d’une croissance excessive de cellules, ces tumeurs bénignes, deux ou plus, se développent habituellement au moment de la puberté ou lors d’une grossesse. 

Des anomalies squelettiques. 

Des nodules de Lisch. Ce sont de petites taches de rousseur dans l’iris de l’œil qui sont sans conséquence.

Crises d’épilepsie.

Pour la schwannomatose, les signes sont : 

Une perte auditive, 

Des problèmes oculaires, 

Des douleurs difficiles à gérer n’importe où dans le corps. 

Pour la schwannomatose liée à la NF2, les signes sont : 

Une perte auditive, 

Un bourdonnement d’oreille,

Des problèmes d’équilibre,

Une faiblesse faciale,

Des convulsions,

Une déficience visuelle,

D’autres problèmes dus à des tumeurs du système nerveux central.

Les complications mentionnées ci-dessous sont présentes chez environ 25 % des personnes atteintes, de là l’importance pour toute personne atteinte de se faire examiner périodiquement par un médecin qui connaît bien les problèmes liés à la neurofibromatose. 

Ces complications possibles sont : 

Le défigurement, causé par une tumeur interne. 

Une scoliose, c’est-à-dire une déviation de la colonne vertébrale en forme de S. 

Un gliome optique. Ce qui veut dire une tumeur sur le nerf optique pouvant causer des problèmes de vision.

Des anomalies congénitales des os qui peuvent amener une fragilité des os, comme de l’ostéopénie ou de l’ostéoporose.

Une macrocéphalie. Beaucoup d’enfants atteints par la NF ont une circonférence de tête plus grande que la moyenne. Cette affection ne cause aucun problème à l’enfant. 

De l’hypertension. Par contre, chez les personnes atteintes de la NF, l’hypertension ne découle pas nécessairement de leur maladie. Deux problèmes reliés à la NF peuvent être la cause de l’hypertension : la sténose rénale qui entraîne un blocage des artères qui se rendent au rein et une tumeur habituellement bénigne de la glande surrénale. 

Des troubles d’apprentissage. Il faut savoir que 40 % à 60 % des personnes atteintes par la NF se heurteront à des troubles d’apprentissage dont plusieurs sont non verbaux. D’où l’importance du dépistage précoce de la maladie et de la mise en place de mesures d’éducation et de techniques d’enseignement adaptées, y compris pour les adultes. La coopération entre les milieux médical, scolaire et familial est une condition au développement du plein potentiel des enfants atteints. 

La NF est une maladie dont l’évolution est difficile à déterminer et variable dans ses manifestations et ses conséquences. Mais dans la mesure où les personnes atteintes bénéficient tout au long de leur vie d’un fort support familial ainsi que social et de soins de santé adéquats, elles ont en général une vie normale et productive. 

Il est très important de faire des démarches pour avoir un suivi médical. Votre médecin de famille pourra suivre l’évolution de vos symptômes et vous référer à un médecin spécialiste en NF, tels qu’un neurologue, un généticien, un ophtalmologiste, etc. N’hésitez surtout pas à lui poser des questions. 

Vous pouvez également visiter la section  » Consulter un spécialiste  » sur notre site web afin de connaître la clinique spécialisée en NF de votre région. 

D’autres personnes atteintes de la neurofibromatose peuvent aussi vous venir en aide et vous soutenir à travers la maladie. Vous pouvez consulter notre page Facebook et communiquer avec nous à l’Association de la neurofibromatose du Québec. 

Des traitements peuvent agir sur les complications de la maladie et les tumeurs qu’elle peut engendrer. Par exemple, il est possible d’opérer pour retirer les neurofibromes qui causent de l’inconfort et de la douleur, qui gênent votre fonctionnement ou qui sont cancéreux. Ce qu’il faut retenir, c’est que ce ne sont pas tous les neurofibromes qui sont à enlever. La chirurgie pourrait aussi être bénéfique pour une scoliose grave, mais une prothèse pourrait suffire dans le cas d’une scoliose moins prononcée. 

Dans certains cas, on peut donner de la vitamine D, traiter la haute pression, donner des médicaments contre l’épilepsie, etc. 

En outre, certains médicaments (chimiothérapie) ou la radiothérapie peuvent être utilisés.

Koselugo (sélumétinib) est le premier et le seul traitement pédiatrique approuvé par SANTÉ CANADA pour le traitement de la NF1 avec neurofibrome plexiforme (PN) et est disponible en ce moment au Québec. Pour les patients atteints de la NF1 avec PN, cette bonne nouvelle répond à un besoin important puisqu’il n’existait aucune option pour les patients atteints de la NF1 avec PN inopérable. Selon une expérience canadienne, 82 % des patients ont confirmé une réponse durable, c’est-à-dire un arrêt de la progression de la maladie, 66 % des patients ont connu un rétrécissement (réduction de 20 % de la tumeur), une amélioration cliniquement significative de l’intensité de la douleur et une meilleure fonctionnalité. 

Pour en savoir plus sur le Koselugo, nous vous invitons à consulter cette page (en anglais) : https://koselugo.com/

En ce moment, pour la schwannomatose liée à la NF2, il n’y a pas de remède officiel, mais des avancées prometteuses dans la recherche sont en cours. Cependant, la gestion de la douleur fait généralement partie intégrante des soins. Les personnes atteintes de schwannomatose sont mieux servies dans une clinique NF où des spécialistes multidisciplinaires expérimentés dans la schwannomatose peuvent administrer des protocoles de gestion de la douleur qui se sont avérés efficaces pour les personnes atteintes de cette maladie.

 

Les recherches sont en cours et d’énormes progrès ont été faits depuis quinze ans. Les gènes NF1 et NF2 responsables de cette affection et leurs chromosomes respectifs ont été identifiés. Pour comprendre l’origine et l’évolution de la perturbation génétique, des recherches sont effectuées en laboratoire. C’est un travail immense mais aussi un signal d’espoir, car des chercheurs croient pouvoir trouver des traitements efficaces.